n°18 / Job 23 :
1Job prit la parole et dit :
2C’est toujours une révolte que ma plainte ; sa main reste pesante, malgré mon gémissement.
3Oh ! Si je savais comment l’atteindre, parvenir jusqu’à sa demeure,
4j’ouvrirais un procès devant lui, ma bouche serait pleine de griefs.
5Je connaîtrais les termes de sa réponse, attentif à ce qu’il me dirait.
6Jetterait-il toute sa force dans ce débat avec moi ? Non, il lui suffirait de me prêter attention.
7Il reconnaîtrait dans son adversaire un homme droit, et je ferais triompher ma cause à jamais.
8Si je vais vers l’orient, il est absent ; vers l’occident, je ne l’aperçois pas.
9Quand je le cherche au nord, il n’est pas discernable, il reste invisible, si je me tourne au midi.
10Et pourtant, toutes mes démarches, il les connaît ! Qu’il me passe au creuset : or pur j’en sortirai !
11Mon pied s’est attaché à ses pas, j’ai suivi sa route sans dévier ;
12je n’ai pas négligé le commandement de ses lèvres, j’ai abrité dans mon sein les paroles de sa bouche.
13Mais lui décide, qui le fera changer ? Ce qu’il a projeté, il l’accomplit.
14Il exécutera donc ma sentence, comme tant d’autres de ses décrets !
15C’est pourquoi, devant lui, je suis terrifié ; plus j’y songe, plus il me fait peur.
16Dieu a brisé mon courage, Shaddaï me remplit d’effroi.
17Car je n’ai pas été anéanti devant les ténèbres, mais il a recouvert ma face d’obscurité.