n°18 / Job 36 :
2Attends un peu, et je vais poursuivre, Car j’ai des paroles encore pour la cause de Dieu.
3Je prendrai mes raisons de loin, Et je prouverai la justice de mon créateur.
4Sois-en sûr, mes discours ne sont pas des mensonges, Mes sentiments devant toi sont sincères.
5Dieu est puissant, mais il ne rejette personne ; Il est puissant par la force de son intelligence.
6Il ne laisse pas vivre le méchant, Et il fait droit aux malheureux.
7Il ne détourne pas les yeux de dessus les justes, Il les place sur le trône avec les rois, Il les y fait asseoir pour toujours, afin qu’ils soient élevés.
8Viennent-ils à tomber dans les chaînes, Sont-ils pris dans les liens de l’adversité,
9Il leur dénonce leurs œuvres, Leurs transgressions, leur orgueil ;
10Il les avertit pour leur instruction, Il les exhorte à se détourner de l’iniquité.
11S’ils écoutent et se soumettent, Ils achèvent leurs jours dans le bonheur, Leurs années dans la joie.
12S’ils n’écoutent pas, ils périssent par le glaive, Ils expirent dans leur aveuglement.
13Les impies se livrent à la colère, Ils ne crient pas à Dieu quand il les enchaîne ;
14Ils perdent la vie dans leur jeunesse, Ils meurent comme les débauchés.
15Mais Dieu sauve le malheureux dans sa misère, Et c’est par la souffrance qu’il l’avertit.
16Il te retirera aussi de la détresse, Pour te mettre au large, en pleine liberté, Et ta table sera chargée de mets succulents.
17Mais si tu défends ta cause comme un impie, Le châtiment est inséparable de ta cause.
18Que l’irritation ne t’entraîne pas à la moquerie, Et que la grandeur de la rançon ne te fasse pas dévier !
19Tes cris suffiraient-ils pour te sortir d’angoisse, Et même toutes les forces que tu pourrais déployer ?
20Ne soupire pas après la nuit, Qui enlève les peuples de leur place.
21Garde-toi de te livrer au mal, Car la souffrance t’y dispose.
23Qui lui prescrit ses voies ? Qui ose dire : Tu fais mal ?
24Souviens-toi d’exalter ses œuvres, Que célèbrent tous les hommes.
25Tout homme les contemple, Chacun les voit de loin.
26Dieu est grand, mais sa grandeur nous échappe, Le nombre de ses années est impénétrable.
27Il attire à lui les gouttes d’eau, Il les réduit en vapeur et forme la pluie ;
28Les nuages la laissent couler, Ils la répandent sur la foule des hommes.
29Et qui comprendra le déchirement de la nuée, Le fracas de sa tente ?
30Voici, il étend autour de lui sa lumière, Et il se cache jusque dans les profondeurs de la mer.
31Par ces moyens il juge les peuples, Et il donne la nourriture avec abondance.
32Il prend la lumière dans sa main, Il la dirige sur ses adversaires.
33Il s’annonce par un grondement ; Les troupeaux pressentent son approche.