La sainte Bible

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Traduction dite Bible de Lausanne, édition de 1861-1872, libre de droits.

n°18 / Job 14 :

1L’homme né de la femme est de courte durée et rassasié de trouble ; comme une fleur il sort et il est fauché ;
2il fuit comme une ombre, et ne subsiste pas.
3Et c’est sur lui que tu ouvres les yeux, et c’est moi que tu amènes en jugement avec toi !
4Oh ! qui tirera de l’impur un homme pur ? Pas un seul !
5Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois est [arrêté] par devers toi, si tu lui as fixé un terme qu’il ne peut franchir,
6détourne tes yeux de dessus lui, et qu’il ait du relâche, jusqu’à ce que, comme le mercenaire, il jouisse de sa journée.
7Car pour l’arbre il y a de l’espoir : s’il est coupé, il se renouvelle encore et ne manque pas de rejetons.
8Si sa racine vieillit dans la terre, et si dans la poussière son tronc vient à mourir, dès qu’il sent l’odeur de l’eau il repousse,
9et il produit des rameaux comme un jeune plant :
10mais l’homme meurt et gît sans force ; il expire, et où est-il ?
11Les eaux disparaissent de la mer, et le fleuve tarit et se dessèche :
12ainsi l’homme se couche et il ne se relève pas ; jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de ciel, il ne s’éveille plus, et il n’est pas réveillé de son sommeil.
13Oh ! si tu voulais me tenir en réserve dans le séjour des morts, me cacher jusqu’à ce que tu reviennes de ta colère, poser pour moi un terme où tu te souviendrais de moi...
14(quand l’homme est mort, revivra-t-il ?) j’attendrais tous les jours de mon service jusqu’à ce qu’on vînt me relever :
15tu appellerais, et moi, je te répondrais ; tu soupirerais après l’ouvrage de tes mains !
16Car maintenant tu comptes mes pas ; tu ne diffères point [de t’irriter] contre mon péché.
17Ma transgression est scellée dans une bourse, et tu ajoutes à mon iniquité.
18Et cependant la montagne qui s’éboule tombe en ruine, et le rocher se déplace de son lieu ;
19les eaux usent les pierres, leurs inondations entraînent la poussière de la terre :
20ainsi tu fais périr l’espoir du mortel. Tu l’écrases pour toujours, et il s’en va ; tu changes sa face et tu le renvoies.
21Ses fils seront honorés et il n’en saura rien ; ils seront abaissés et il ne s’en apercevra pas :
22sa chair ne sent que ses propres souffrances, et son âme n’est en deuil que sur lui-même.