n°21 / Ecclésiaste 6 :
1J’ai vu sous le soleil une autre chose tragique, et elle est courante parmi les hommes :
2Le vrai Dieu donne à un homme richesses, biens et gloire, de sorte qu’il ne lui manque rien de ce qu’il désire. Pourtant, le vrai Dieu ne lui permet pas d’en profiter ; c’est un étranger qui en profite. Cela est futile et très triste.
3Si un homme devient père cent fois, qu’il vive de nombreuses années et atteigne la vieillesse, mais qu’il ne profite pas de ses bonnes choses avant d’aller dans la tombe, je dois dire que la situation d’un enfant mort-né est meilleure que la sienne.
4Car cet enfant est venu en vain et s’en est allé dans les ténèbres, et son nom est enseveli dans les ténèbres.
5Bien qu’il n’ait jamais vu le soleil ni connu quoi que ce soit, sa situation est quand même meilleure que celle de cet homme.
6Quel intérêt y a-t-il à vivre deux fois mille ans si l’on ne connaît pas le bonheur ? Tous ne vont-ils pas au même endroit ?
7Tout le dur travail d’un homme sert à lui remplir la bouche ; pourtant, son appétit n’est jamais satisfait.
8En effet, quel avantage le sage a-t-il sur le stupide, ou quel intérêt le pauvre a-t-il à savoir comment survivre ?
9Mieux vaut profiter de ce que les yeux voient que de poursuivre ses désirs ici et là. Cela aussi est futile, c’est comme courir après le vent.
10Tout ce qui existe a déjà reçu un nom, et on sait ce qu’est l’homme ; et il ne peut pas faire de procès à celui qui est plus puissant que lui.
11Plus il y a de paroles, plus c’est futile ; et quel avantage procurent-elles à un homme ?
12Qui sait ce qu’un homme a de mieux à faire durant le peu de jours de sa vie futile, qui passent comme une ombre ? Car qui indiquera à l’homme ce qui se produira sous le soleil après son départ ?