n°10 / 2 Samuel 14 :
4La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba le visage contre terre et se prosterna, puis elle dit : « Roi, sauve-moi ! »
5Le roi lui demanda : « Qu’as-tu ? » Elle répondit : « Hélas ! Je suis veuve, mon mari est mort !
6Moi, ta servante, j’avais deux fils. Ils se sont tous les deux disputés dans les champs et il n’y avait personne pour les séparer. L’un des deux a frappé l’autre à mort.
7Le clan tout entier s’est dressé contre ta servante en disant : ‘Livre-nous celui qui a tué son frère ! Nous voulons le faire mourir pour l’assassinat de son frère. Nous voulons le détruire, même s’il est l’héritier !’ Ils éteindraient ainsi le seul tison qui me reste pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant à la surface de la terre. »
8Le roi dit à la femme : « Retourne chez toi. Je donnerai des ordres à ton sujet. »
9La femme de Tekoa dit au roi : « Mon seigneur le roi, c’est sur moi et sur ma famille que la faute doit retomber. Le roi et son trône en sont innocents. »
10Le roi dit : « Si quelqu’un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne te touchera plus. »
11Elle dit : « Que le roi se souvienne de l’Eternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n’augmente pas ma ruine et qu’on ne détruise pas mon fils ! » Il répondit : « L’Eternel est vivant ! Pas un cheveu de ton fils ne tombera à terre. »
12La femme dit : « Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi. » Il dit : « Parle. »
13La femme dit : « Pourquoi as-tu eu de telles pensées contre le peuple de Dieu ? Il découle des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne faisant pas revenir celui qu’il a chassé.
14Il nous faudra tous mourir, et nous serons pareils à de l’eau versée par terre et qui ne se rassemble plus. Dieu ne relève pas un mort, mais il désire que le fugitif ne reste pas exclu de sa présence.
15Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c’est que le peuple m’a fait peur. Et moi ta servante, je me suis dit : ‘Je veux parler au roi. Peut-être le roi fera-t-il ce que dira sa servante.
16Oui, le roi écoutera sa servante pour la délivrer de ceux qui cherchent à nous éliminer, mon fils et moi, du peuple de Dieu.’
17Moi ta servante, j’ai dit : ‘Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. En effet, mon seigneur le roi est comme un messager de Dieu pour distinguer le bien et le mal. Et que l’Eternel, ton Dieu, soit avec toi !’ »
18Le roi répondit à la femme : « Ne me cache rien dans ce que je vais te demander. » La femme dit : « Que mon seigneur le roi parle ! »
19Le roi dit alors : « Joab n’a-t-il pas manigancé tout cela avec toi ? » La femme répondit : « Aussi vrai que ton âme est vivante, roi mon seigneur, la réalité correspond bien à tout ce que dit mon seigneur le roi. C’est en effet ton serviteur Joab qui m’a donné des ordres et qui m’a précisé à moi, ta servante, tout ce que je devais dire.
20C’est pour présenter les choses d’une autre manière que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu’un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe sur la terre. »
21Le roi dit à Joab : « Je veux bien agir comme tu l’as dit. Vas-y donc, ramène le jeune Absalom. »
22Joab tomba le visage contre terre et se prosterna. Il bénit le roi, puis il dit : « Moi ton serviteur, je sais aujourd’hui que j’ai trouvé grâce à tes yeux, roi mon seigneur, puisque tu agis conformément à ce que j’ai dit. »
23Joab se leva et partit pour Gueshur, et il ramena Absalom à Jérusalem.
24Mais le roi dit : « Qu’il se retire chez lui ! Il ne sera pas admis en ma présence. » Absalom se retira chez lui, et il ne fut jamais admis dans la présence du roi.
25Il n’y avait dans tout Israël aucun homme aussi réputé qu’Absalom pour sa beauté. Depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête, il ne présentait aucun défaut.
26Il se rasait chaque année la tête, parce que sa chevelure était trop lourde pour lui. Lorsqu’il le faisait, les cheveux de sa tête pesaient environ 2 kilos et demi d’après la valeur étalon royale.
27Absalom eut trois fils ainsi qu’une fille du nom de Tamar. C’était une belle femme.
28Absalom habita 2 ans à Jérusalem sans être admis dans la présence du roi.
29Il fit appeler Joab pour l’envoyer vers le roi, mais celui-ci refusa de venir vers lui. Il le fit appeler une deuxième fois et Joab ne voulut pas venir.
30Absalom dit alors à ses serviteurs : « Voyez le champ de Joab ! Il est à côté du mien et il y a de l’orge. Allez y mettre le feu. » Et les serviteurs d’Absalom mirent le feu au champ.
31Joab se leva et alla trouver Absalom chez lui. Il lui dit : « Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m’appartient ? »
32Absalom répondit à Joab : « Eh bien ! Je t’avais fait dire de venir ici. Je voulais t’envoyer vers le roi, afin que tu lui dises : ‘Pourquoi suis-je revenu de Gueshur ? Il vaudrait mieux pour moi que j’y sois encore. Je désire maintenant être admis dans la présence du roi ou, si je suis coupable de quelque chose, qu’il me fasse mourir.’ »
33Joab alla vers le roi et lui rapporta cela. Le roi appela Absalom, qui vint vers lui et se prosterna le visage contre terre en sa présence. Et le roi embrassa Absalom.