L’Ancien Testament

De à
Préférences d'affichage Affichage des versets par :

Style d'écriture : Taille du texte :
Couleurs :


Traduction par Henri-Auguste Perret-Gentil, édition de 1847-1861, libre de droits.

n°21 / L'Ecclésiaste. 9 :

1En effet, j’ai appliqué mon cœur à toutes ces choses, et cela pour éclaircir ce fait, que les justes et les sages et leurs travaux sont entre les mains de Dieu, l’homme ne sachant s’il est aimé ou haï : ils sont en face de la question tout entière.
2Tout arrive pareillement à tous ; mêmes événements au juste et à l’impie, à l’homme bon et pur et à l’impur, à celui qui sacrifie et à celui qui ne sacrifie pas ; il en est de l’homme de bien comme du pécheur, de celui qui jure, comme de celui qui craint de jurer.
3C’est ici un mal dans tout ce qui arrive sous le soleil, c’est que tous ont les mêmes destinées : dès lors aussi le cœur des enfants des hommes se remplit de malice, et la folie est dans leur cœur pendant leur vie, et après cela… chez les morts ! En effet, qui est excepté ?
4Tous ceux qui vivent, conservent l’espérance ; un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort.
5Car les vivants savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent absolument rien, et il n’y a plus de rétribution pour eux, puisque leur mémoire est oubliée.
6C’en est fait dès longtemps et de leur amour, et de leur haine, et de leur ambition ; et pour l’éternité ils n’entrent plus en part de rien de ce qui se fait sous le soleil.
7Va, mange gaiement ton pain, et bois ton vin dans la joie de ton cœur, car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais.
8Porte en tout temps des vêtements blancs, et que sur ta tête jamais l’huile ne manque !
9Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, durant tous les jours de ta vie de vanité, qu’il t’a donnés sous le soleil, durant tous les jours de ta vie de vanité ! Car c’est ta part dans la vie, et dans le labeur dont tu te fatigues sous le soleil.
10Emploie ta force à faire tout ce que ta main trouvera à faire ! Car il n’y a plus ni œuvre, ni prudence, ni science, ni sagesse dans les Enfers où tu vas.
11J’ai encore vu sous le soleil que la course n’est pas pour les agiles, ni la guerre pour les braves, non plus que le pain pour les sages, non plus que les richesses pour les habiles, non plus que la faveur pour ceux qui savent ; mais le temps et les événements leur viennent à la traverse à tous.
12Car le mortel ignore son heure, ainsi que les poissons qui se prennent au filet meurtrier, et comme les oiseaux qui se prennent dans les lacs : comme eux les enfants des hommes sont enlacés au jour du malheur, quand il fond sur eux tout-à-coup.
13Néanmoins j’ai vu de la sagesse sous le soleil, et elle m’apparut grande.
14Il existait une petite ville, où il ne se trouvait qu’un petit nombre d’hommes. Et un grand roi marcha contre elle, et il la cerna et éleva contre elle de grandes redoutes.
15Et il s’y trouvait un homme pauvre qui était sage ; et ce fut lui qui par sa sagesse sauva la ville ; mais personne ne garda le souvenir de cet homme pauvre.
16Et je dis : La sagesse vaut mieux que la bravoure, quoique la sagesse du pauvre soit dédaignée, et que ses discours ne soient pas écoutés.
17Les discours calmes des sages sont plus écoutés que la clameur du souverain qui est du nombre des fous.
18La sagesse vaut mieux que des armes de guerre ; mais un seul pécheur gâte beaucoup de bien.