n°24 / Jérémie. 8 :
1EN ce temps-là, dit le Seigneur, les os des rois de Juda, les os de ses princes, les os des prêtres, les os des prophètes, et les os des habitants de Jérusalem, seront jetés hors de leurs sépulcres ;
2et on les exposera au soleil, à la lune, et à toute la milice du ciel, qu’ils ont aimés, qu’ils ont servis, qu’ils ont suivis, qu’ils ont recherchés, et qu’ils ont adorés. On ne les ramassera point, et on ne les ensevelira point, mais on les laissera sur la terre comme du fumier :
3et tous ceux qui seront restés de cette race très-méchante, que j’aurai chassés en divers endroits, dit le Seigneur des armées, en quelque lieu qu’ils soient, souhaiteront plutôt la mort que la vie.
4Vous leur direz donc : Voici ce que dit le Seigneur : Quand on est tombé, ne se relève-t-on pas ? et quand on s’est détourné du droit chemin, n’y revient-on plus ?
5Pourquoi donc ce peuple de Jérusalem s’est-il détourné de moi avec une aversion si opiniâtre ? Ils se sont attachés au mensonge, et ne veulent point revenir.
6Je les ai considérés, je les ai observés. Il n’y en a pas un qui parle selon la justice ; il n’y en a pas un qui fasse pénitence de son péché, en disant : Qu’ai-je fait ? Ils courent tous où leur passion les emporte, comme un cheval qui court à toute bride au combat.
7Le milan connaît dans le ciel quand son temps est venu ; la tourterelle, l’hirondelle et la cigogne savent discerner la saison de leur passage : mais mon peuple n’a point connu le temps du jugement du Seigneur.
8Comment dites-vous : Nous sommes sages, et nous sommes les dépositaires de la loi du Seigneur ? La plume des docteurs de la loi est vraiment une plume d’erreur, et elle n’a écrit que le mensonge.
9Les sages sont confus, ils sont épouvantés, ils ne peuvent échapper ; parce qu’ils ont rejeté la parole du Seigneur, et qu’ils n’ont plus aucune sagesse.
10C’est pourquoi je donnerai leurs femmes à des étrangers, et leurs champs à d’autres qui en hériteront ; parce que depuis le plus petit jusqu’au plus grand, tous s’étudient à satisfaire leur avarice, et que depuis le prophète jusqu’au prêtre, toutes leurs actions ne sont que mensonge,
11et ils entreprenaient à leur confusion de guérir les blessures de la fille de mon peuple, en disant, La paix, la paix ; lorsqu’il n’y avait point de paix.
12Ils sont confus, parce qu’ils ont fait des choses abominables, ou plutôt la confusion même n’a pu les confondre, et ils n’ont su ce que c’était que de rougir. Ainsi ils tomberont dans la foule des mourants, ils seront tous enveloppés dans une même ruine au temps de leur punition, dit le Seigneur.
13Je les réunirai, je les rassemblerai tous, dit le Seigneur. Les vignes n’auront point de raisin, ni les figuiers de figues ; les feuilles mêmes tomberont des arbres, et tout ce que je leur avais donné, leur échappera des mains.
14Pourquoi demeurons-nous assis ? Allons, entrons tous ensemble dans les villes fortes, et demeurons-y en silence. Car le Seigneur, notre Dieu, nous a réduits à nous taire, et il nous a donné à boire de l’eau de fiel, parce que nous avons péché contre le Seigneur.
15Nous attendions la paix, et il n’est venu rien de bon ; nous espérions la guérison, et nous nous voyons dans la frayeur.
16Le bruit de la cavalerie de l’ennemi s’entend déjà de Dan ; toute la terre retentit des hennissements de leurs chevaux de bataille. Ils viendront en foule, et ils dévoreront le pays et ses fruits, les villes et leurs habitants.
17J’enverrai contre vous des serpents, des basilics, contre lesquels les enchanteurs ne pourront rien ; et ils vous déchireront par leurs morsures, dit le Seigneur.
18Ma douleur est au-dessus de toute douleur : mon coeur est tout languissant au dedans de moi.
19J’entends la voix de la fille de mon peuple qui crie d’une terre éloignée : Le Seigneur n’est-il pas dans Sion ? le Roi de Sion n’est-il pas au milieu d’elle ? Pourquoi donc m’ont-ils irrité par leurs idoles, et par la vanité des dieux étrangers ?
20La moisson s’est passée, l’été est fini, et nous n’avons point été sauvés.
21La plaie profonde de la fille de mon peuple me blesse profondément : j’en suis attristé, j’en suis tout épouvanté.
22N’y a-t-il point de résine dans Galaad ? ne s’y trouve-t-il point de médecin ? Pourquoi donc la blessure de la fille de mon peuple n’a-t-elle point été fermée ?