La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°16 / Néhémias. 2 :

1LA vingtième année du règne d’Artaxerxès, au mois de Nisan, on apporta du vin devant le roi : je le pris et le lui servis. Alors le roi me trouvant le visage tout abattu,
2me dit : Pourquoi avez-vous le visage si triste, quoique vous ne me paraissiez pas malade ? Il faut que vous en ayez sujet, et que vous cachiez dans votre coeur quelque chagrin. À ces paroles je fus saisi d’une grande crainte,
3et je dis au roi : Ô roi, que votre vie soit éternelle ! Pourquoi mon visage ne serait-il pas abattu, puisque la ville où sont les tombeaux de mes pères est toute déserte, et que ses portes ont été brûlées ?
4Le roi me dit : Que me demandez-vous ? Je priai le Dieu du ciel,
5et je dis au roi : Si ma demande ne déplaît pas au roi, et si votre serviteur vous est agréable, envoyez-moi, je vous prie, en Judée, à la ville des sépulcres de mes pères, afin que je la fasse rebâtir.
6Le roi et la reine, qui était assise auprès de lui, me dirent : Combien durera votre voyage, et quand reviendrez-vous ? Je leur marquai le temps de mon retour, et le roi l’agréa, et il me permit de m’en aller.
7Je lui dis encore : Je supplie le roi de me donner des lettres pour les gouverneurs du pays de delà le fleuve, afin qu’ils me fassent passer sûrement, jusqu’à ce que je sois arrivé en Judée.
8Je le supplie aussi qu’il me donne une lettre pour Asaph, grand maître de la forêt du roi, afin qu’il me soit permis d’y prendre du bois pour pouvoir couvrir les portes des tours du temple, les murailles de la ville, et la maison où je me retirerai. Le roi m’accorda ma demande, parce que la main favorable de mon Dieu était sur moi.
9J’allai donc trouver les gouverneurs du pays de delà le fleuve, et je leur présentai les lettres du roi. Or le roi avait envoyé avec moi des officiers de guerre et des cavaliers.
10Sanaballat, Horonite, et Tobie, Ammonite, serviteur du roi, ayant été avertis de mon arrivée, furent saisis d’une extrême affliction, voyant qu’il était venu un homme qui cherchait à procurer le bien des enfants d’Israël.
11Étant arrivé à Jérusalem, j’y demeurai pendant trois jours,
12et je me levai la nuit ayant peu de gens avec moi. Je ne dis à personne ce que Dieu m’avait inspiré de faire dans Jérusalem, et je ne pris point avec moi de chevaux, hors celui sur lequel j’étais monté.
13Je sortis la nuit par la porte de la vallée, je vins devant la fontaine du dragon, et à la porte du fumier ; et je considérais les murailles de Jérusalem, qui étaient toutes abattues, et ses portes qui avaient été brûlées.
14Je passai de là à la porte de la fontaine et à l’aqueduc du roi, et je ne trouvai point de lieu par où pût passer le cheval sur lequel j’étais monté.
15Il était encore nuit quand je remontai par le torrent, et je considérais les murailles, et je rentrai par la porte de la vallée, et m’en revins.
16Les magistrats cependant ne savaient point où j’étais allé, ni ce que je faisais, et jusqu’alors je n’avais rien découvert de mon dessein ni aux Juifs, ni aux prêtres, ni aux plus considérables d’entre le peuple, ni aux magistrats, ni à aucun de ceux qui avaient le soin des ouvrages.
17Je leur dis donc alors : Vous voyez l’affliction où nous sommes. Jérusalem est déserte, et ses portes ont été brûlées. Venez, rebâtissons les murailles de Jérusalem, afin qu’à l’avenir nous ne soyons plus en opprobre.
18Je leur rapportai ensuite de quelle manière Dieu avait étendu sa main favorable sur moi, et les paroles que le roi m’avait dites, et je leur dis : Venez, rebâtissons les murailles. Et ils s’encouragèrent à bien travailler.
19Mais Sanaballat, Horonite, Tobie, Ammonite, serviteur du roi, et Gosem, Arabe, ayant été avertis de notre entreprise, se raillèrent de nous avec mépris, et dirent : Que faites-vous là ? cette entreprise n’est-elle pas une révolte contre le roi ?
20Je répondis à cette parole, et je leur dis : C’est le Dieu du ciel qui nous assiste lui-même, et nous sommes ses serviteurs. Continuons donc à bâtir : car pour vous, vous n’avez ni aucune part, ni aucun droit à Jérusalem, et on ne vous y connaît point.