La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°19 / Psaumes. 139 :

Pour la fin, Psaume de David.
1SEIGNEUR ! vous m’avez éprouvé, et connu parfaitement :
2(2) vous m’avez connu, soit que je fusse assis ou levé. Vous avez découvert de loin mes pensées :
3(3) vous avez remarqué le sentier par lequel je marche, et toute la suite de ma vie. Et vous avez prévu toutes mes voies :
4(4) avant même que ma langue ait proféré aucune parole, vous la savez. Vous avez, Seigneur ! une égale connaissance de toutes les choses
5(5) et futures et anciennes : c’est vous qui m’avez formé, et vous avez mis votre main sur moi.
6Votre science est élevée d’une manière merveilleuse au-dessus de moi : elle me surpasse infiniment ; et je ne pourrai jamais y atteindre.
7Où irai-je pour me dérober à votre Esprit ? et où m’enfuirai-je de devant votre face ?
8Si je monte dans le ciel, vous y êtes : si je descends dans l’enfer, vous y êtes encore.
9Si je prends des ailes dès le matin, et si je vais demeurer dans les extrémités de la mer ;
10votre main même m’y conduira, et ce sera votre droite qui me soutiendra.
11Et j’ai dit, Peut-être que les ténèbres me cacheront : mais la nuit même devient toute lumineuse pour me découvrir dans mes plaisirs ;
12parce que les ténèbres n’ont aucune obscurité pour vous ; que la nuit est aussi claire que le jour, et que ses ténèbres sont à votre égard comme la lumière du jour même.
13Car vous êtes le maître de mes reins et de mon coeur ; vous m’avez formé dès le ventre de ma mère.
14Je vous louerai, parce que vous avez fait éclater votre grandeur d’une manière étonnante : vos ouvrages sont admirables ; et mon âme en est vivement frappée.
15Mes os ne vous sont point cachés, à vous qui les avez faits dans un lieu caché ; ni toute ma substance que vous avez formée comme au fond de la terre.
16Vos yeux m’ont vu lorsque j’étais encore informe ; et tous sont écrits dans votre livre : les jours ont chacun leur degré de formation ; et nul d’eux ne manque à y être écrit.
17Mais je vois, ô Dieu ! que vous avez honoré vos amis d’une façon toute singulière ; et leur empire s’est affermi et augmenté extraordinairement.
18Si j’entreprends de les compter, je trouverai que leur nombre surpasse celui des grains de sable de la mer. Et quand je me lève, je me trouve encore au même état devant vous.
19Si vous tuez, ô Dieu ! les pécheurs : hommes de sang, éloignez-vous de moi ;
20parce que vous dites dans votre pensée : C’est en vain que les justes deviendront maîtres de vos villes.
21Seigneur ! n’ai-je pas haï ceux qui vous haïssaient ; et ne séchais-je pas d’ennui, à cause de vos ennemis ?
22Je les haïssais d’une haine parfaite ; et ils sont devenus mes ennemis.
23Ô Dieu ! éprouvez-moi, et sondez mon coeur : interrogez-moi, et connaissez les sentiers par lesquels je marche.
24Voyez si la voie de l’iniquité se trouve en moi ; et conduisez-moi dans la voie qui est éternelle.