n°40 / Évangile selon s. Matthieu 18 :
1A cet instant les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent : Qui est le plus grand dans le royaume des cieux ?
2Jésus ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux,
3et dit : En vérité, je vous le dis, à moins que vous ne vous convertissiez, et que vous ne deveniez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.
4C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme cet enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux.
5Et quiconque reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même.
6Mais si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendit à son cou une de ces meules qu’un âne tourne, et qu’on le plongeât au fond de la mer.
7Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !
8Si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d’avoir deux mains ou deux pieds, et d’être jeté dans le feu éternel.
9Et si ton œil te scandalise, arrache-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne de feu.
10Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits ; car je vous dis que leurs anges dans le ciel voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux.
11Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu.
12Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et qu’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ?
13Et s’il arrive qu’il la trouve, en vérité, je vous le dis, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont point égarées.
14De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’un seul de ces petits périsse.
15Si ton frère a péché contre toi, va, et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère.
16Mais, s’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit réglée par l’autorité de deux ou trois témoins.
17S’il ne les écoute pas, dis-le à l’Eglise ; et s’il n’écoute pas l’Eglise, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain.
18En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié aussi dans le ciel.
19Je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre, quelque chose qu’ils demandent, ils l’obtiendront de mon Père qui est dans les cieux.
20Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.
21Alors Pierre, s’approchant de lui, dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il aura péché contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ?
22Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.
23C’est pourquoi le royaume des cieux a été comparé à un roi, qui voulut faire rendre leurs comptes à ses serviteurs.
24Et lorsqu’il eut commencé à faire rendre compte, on lui en présenta un qui lui devait dix mille talents.
25Mais, comme il n’avait pas de quoi les rendre, son maître ordonna qu’on le vendit, lui, sa femme et ses enfants, et tout ce qu’il avait, pour acquitter la dette.
26Ce serviteur, se jetant à ses pieds, le priait, en disant : Ayez patience envers moi, et je vous rendrai tout.
27Touché de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit sa dette.
28Mais ce serviteur, étant sorti, trouva un de ses compagnons qui lui devait cent deniers, et le saisissant, il l’étouffait en disant : Rends-moi ce que tu me dois.
29Et son compagnon, se jetant à ses pieds, le priait, en disant : Aie patience envers moi, et je te rendrai tout.
30Mais il ne voulut pas ; et il s’en alla, et le fit mettre en prison, jusqu’à ce qu’il lui rendît ce qu’il devait.
31Les autres serviteurs, ayant vu ce qui était arrivé, en furent vivement attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.
32Alors son maître le fit appeler, et lui dit : Méchant serviteur, je t’ai remis toute ta dette, parce que tu m’en avais prié ;
33ne fallait-il donc pas avoir pitié, toi aussi, de ton compagnon, comme j’avais eu pitié de toi ?
34Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il payât tout ce qu’il devait.
35C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur.