n°41 / Évangile selon saint Marc 12 :
1Il se mit alors à leur parler en paraboles. « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir, bâtit une tour, puis il l’afferma à des vignerons et quitta le pays.
2Au temps des vendanges, il envoya un serviteur aux vignerons pour recevoir d’eux une part de la récolte ;
3mais les vignerons l’ayant pris, le battirent et le renvoyèrent les mains vides.
4Le maître leur envoya encore un autre serviteur : ils le frappèrent à la tête et le maltraitèrent indignement.
5Il en envoya un troisième, qu’ils tuèrent ; et ils en maltraitèrent beaucoup d’autres, battant les uns, tuant les autres.
6Le maître avait encore un fils unique, un fils bien-aimé, il le leur envoya le dernier, se disant : « Ils respecteront mon fils. »
7Mais ces vignerons se dirent entre eux : « C’est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. »
8Là-dessus, ils le prirent, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne.
9Que fera donc le maître de la vigne ? — Il viendra, fera périr ces vignerons, et donnera la vigne à d’autres.
10Vous n’avez pas lu non plus ce passage de l’Ecriture : « La pierre, que les constructeurs avaient mise au rebut, est devenue la pierre angulaire.
11C’est par la volonté du Seigneur qu’elle l’est devenue, et elle est une merveille à nos yeux. »
12Les sénateurs cherchaient à l’arrêter, mais la crainte du peuple les retint : ils avaient compris que c’était à eux que s’adressait cette parabole. Ils le quittèrent et s’en allèrent.
13Ils envoyèrent vers lui des pharisiens et des hérodiens, pour lui faire une question insidieuse.
14Ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne te soucies de qui que ce soit, car tu ne fais pas acception de personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ?
15Devons-nous payer, oui ou non ? » Mais Jésus connaissant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi essayez-vous de me surprendre ? Apportez-moi un denier, que je le voie. »
16Ils en apportèrent un ; et Jésus leur dit : « De qui sont cette effigie et cette légende ? » — « De César, » lui dirent-ils.
17Jésus reprit : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et il les étonna par sa réponse.
18Des sadducéens, gens qui prétendent qu’il n’y a point de résurrection, vinrent vers Jésus, et lui posèrent cette question :
19« Maître, Moïse nous a donné cette loi : « Si un frère meurt et qu’il laisse une femme sans laisser d’enfants, que son frère épouse la veuve et suscite lignée à son frère. »
20Il y avait sept frères : le premier se maria, et mourut sans laisser de postérité.
21Le second épousa la veuve, et mourut aussi sans postérité. Le troisième pareillement.
22Enfin aucun des sept frères ne laissa de postérité. Après eux tous, la femme mourut aussi.
23Duquel d’entre eux sera-t-elle la femme dans la résurrection, lorsqu’ils seront ressuscités, car tous les sept l’ont épousée ? »
24Jésus leur répondit : « N’est-ce pas, parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni même la puissance de Dieu, que vous êtes dans l’erreur ?
25Quand on ressuscitera, ni hommes, ni femmes ne se marieront, mais ils seront comme les anges qui sont dans les cieux.
26Quant aux morts, nul doute qu’ils ne ressuscitent. N’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, dans le passage où il est parlé du buisson, comment Dieu s’exprima, quand il dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? »
27Il n’est pas Dieu des morts, mais Dieu des vivants. Vous êtes donc dans une grande erreur. »
28Un scribe témoin de cette discussion, trouvant que Jésus leur avait bien répondu, s’approcha, et lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
29Jésus répondit : « Le premier commandement, c’est : « Ecoute Israël : le Seigneur notre Dieu et le seul Seigneur,
30et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. »
31Voici le second : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. »
32Le scribe lui dit : « Maître, tu as vraiment bien parlé, quand tu as dit qu’il est le « seul Seigneur, » et qu’il n’y en a point d’autre que lui,
33et que « l’aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, » c’est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. »
34Jésus, voyant qu’il avait sagement répondu, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus lui poser de questions.
35Jésus, continuant à enseigner dans le temple, ajouta : « Comment se fait-il que les scribes disent que le Messie est fils de David ?
36David lui-même, animé du Saint-Esprit, a dit : « Le Seigneur dit à mon Seigneur : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis ton marchepied, »
37David lui-même l’appelle « Seigneur, » et d’où vient qu’il est son fils ? » Et la masse du peuple prenait plaisir à l’entendre.
38Il leur disait encore dans son enseignement : « Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes, qui recherchent les salutations dans les places publiques,
39les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les repas :
40ces gens qui dévorent les maisons des veuves, sous prétexte de longues prières, seront jugés d’autant plus sévèrement. »
41Jésus, s’étant assis en face du trésor, observait la foule qui mettait de l’argent dans le tronc. Plusieurs riches y mettaient beaucoup.
42Il vint une pauvre veuve qui y mit deux pites, ce qui vaut un quart de sol.
43Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : « Je vous assure que cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc,
44car tous ont mis de leur superflu, tandis qu’elle a donné de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »