n°21 / Le livre de l’Ecclésiaste. 7 :
1La bonne réputation vaut mieux que le bon parfum ; et le jour de la mort que le jour de la naissance.
2Il vaut mieux aller à une maison de deuil, que d’aller à une maison de festin ; car on voit dans celle-là la fin de tout homme, et celui qui est vivant met cela dans son cœur.
3La tristesse vaut mieux que le ris, parce que par la tristesse du visage le cœur devient joyeux.
4Le cœur des sages est dans la maison de deuil ; mais le cœur des insensés est dans la maison de joie.
5Il vaut mieux entendre la correction d’un homme sage, que d’ouïr la chanson des insensés.
6Car tel qu’est le bruit des épines sous le chaudron, tel est le ris de l’insensé. Cela aussi est une vanité.
7Certainement, l’oppression peut faire perdre le sens au sage ; et le présent aussi corrompt le cœur.
8La fin d’une chose vaut mieux que son commencement ; et l’homme d’un esprit patient, mieux que l’homme d’un esprit hautain.
9Ne te précipite point dans ton esprit pour te dépiter ; car le dépit repose dans le sein des insensés.
10Ne dis point : Pourquoi les jours passés ont-ils été meilleurs que ceux-ci ? Car ce que tu t’enquiers de cela, ne vient point de la sagesse.
11La sagesse est bonne avec un héritage, et ceux qui voient le soleil en reçoivent de l’avantage.
12Car on est à couvert à l’ombre de la sagesse, et à l’ombre de l’argent ; toutefois, l’avantage de connaître la sagesse fait vivre celui qui en est doué.
13Regarde l’œuvre de Dieu ; car qui est-ce qui pourra redresser ce qu’il aura renversé ?
14Au jour du bien use du bien, et au jour de l’adversité prends-y garde ; aussi Dieu a fait l’un à l’opposite de l’autre, afin que l’homme ne trouve rien à redire après lui.
15J’ai vu tout ceci pendant les jours de ma vanité. Il y a tel juste qui périt dans sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge ses jours dans sa malice.
16Ne te crois pas trop juste, et ne te fais pas trop sage ; pourquoi te perdrais-tu ?
17Ne sois point remuant, et ne sois point insensé ; pourquoi mourrais-tu avant ton temps :
18Il est bon que tu retiennes ceci, et que tu ne négliges pas cela ; car qui craint Dieu, sort de tout.
19La sagesse donne plus de force au sage que dix gouverneurs qui seraient dans une ville.
20Certainement, il n’y a point d’homme juste sur la terre qui fasse bien et qui ne pèche.
21N’applique point aussi ton cœur à toutes les paroles qu’on dira, de peur que tu n’entendes ton serviteur parler mal de toi.
22Car tu sais dans ton cœur que tu as aussi mal parlé des autres, même plusieurs fois.
23J’ai examiné tout ceci avec sagesse ; et j’ai dit : J’acquerrai de la sagesse ; mais elle s’est éloignée de moi.
24Ce qui a été est bien loin, il est enfoncé fort bas : qui le trouvera ?
25Moi et mon cœur, nous nous sommes tournés de tous côtés pour savoir, pour examiner et pour chercher la sagesse et la raison de tout, et pour connaître le mal de la folie, de l’imbécillité et de l’imprudence.
26Et j’ai trouvé qu’une femme qui est comme un piége, et dont le cœur est comme des filets, et les mains comme des liens, est une chose plus amère que la mort ; celui qui est agréable à Dieu en échappera ; mais le pécheur y sera pris.
27Voici, dit l’Ecclésiaste, ce que j’ai trouvé, cherchant la raison de toutes choses, l’une après l’autre :
28C’est que jusqu’à présent mon âme a cherché, mais je n’ai point trouvé. J’ai bien trouvé un homme entre mille ; mais non pas une femme entre elles toutes.
29Voici seulement ce que j’ai trouvé : c’est que Dieu a fait l’homme droit ; mais ils ont cherché beaucoup de discours.