n°47 / Seconde épître de S. Paul, apôtre, aux Corinthiens. 12 :
1Certainement il ne me convient pas de me vanter, car j’en viendrai jusqu’aux visions et aux révélations du Seigneur.
2Je connais un homme en Christ, qui fut ravi jusqu’au troisième ciel, il y a plus de quatorze ans (si ce fut en corps, je ne sais ; si ce fut sans son corps, je ne jais ; Dieu le sait),
3Et je sais que cet homme (si ce fut en son corps, ou si ce fut sans son corps, je ne sais, Dieu le sait),
4Fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas possible à l’homme d’exprimer.
5Je puis me glorifier d’être cet hommelà ; mais pour ce qui est de moi, je ne me glorifierai que de mes afflictions.
6Si je voulais me glorifier, je ne serais point imprudent, car je ne dirais que la vérité ; mais je m’en abstiens, afin que personne ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit en moi, ou de ce qu’il m’entend dire.
7Et de peur que je ne m’élevasse trop, à cause de l’excellence de mes révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan, pour me souffleter, et pour m’empêcher de m’élever.
8Trois fois j’ai prié le Seigneur, que cet ange de Satan se retirât de moi.
9Mais il m’a dit : Ma grâce te suffit ; car ma force s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc plus volontiers dans mes faiblesses, afin que la force de Christ habite en moi.
10C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les opprobres, dans les misères, dans les persécutions, dans les afflictions extrêmes pour Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
11J’ai été imprudent en me vantant ; c’est vous qui m’y avez contraint, car c’était à vous à parler avantageusement de moi, vu que je n’ai été inférieur en rien aux plus excellents apôtres, quoique je ne sois rien.
12Aussi les preuves de mon apostolat ont-elles éclaté parmi vous par une patience à toute épreuve, par des prodiges, par des merveilles et par des miracles.
13Car, en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Eglises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge ; pardonnez-moi ce tort que je vous ai fait.
14Voici pour la troisième fois que je suis prêt à vous aller voir ; et je ne vous serai point à charge, car ce n’est pas vos biens que je cherche, c’est vous-mêmes ; aussi n’est-ce pas aux enfans à amasser du bien pour leurs pères ; mais c’est aux pères à en amasser pour leurs enfans.
15Et pour moi je dépenserai très volontiers pour vous tout ce que j’ai, et je me donnerai encore moi-même pour vos âmes ; quoique, vous aimant avec d’affection, je sois moins aimé.
16On dira peut-être que, si je ne vous y ai point été à charge, c’est qu’étant un homme artificieux, j’ai voulu user de finesse pour vous surprendre.
17Mais ai-je tiré du profit de vous par quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés ?
18J’ai prié Tite d’aller vous voir, et j’ai envoyé un de nos frères avec lui. Tite a-t-il tiré du profit de vous ? N’avons-nous pas agi par le même esprit ? n’avons-nous pas marché sur les mêmes traces ?
19Pensez-vous que nous voulions encore nous justifier auprès de vous ? Nous parlons devant Dieu en Christ ; et tout cela, mes très chers frères, pour votre édification.
20Car je crains qu’à mon arrivée je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas tel que vous voudriez, et qu’il n’y ait parmi vous des contestations, des jalousies, des animosités, des dissensions, des médisances, des rapports, de l’orgueil et des troubles ;
21Et qu’étant retourné vers vous, mon Dieu ne m’humilie, et que je ne sois en pleurs au sujet de plusieurs, qui ayant péché ci-devant, ne se sont point amendés de l’impureté, de la fornication et des impudicités qu’ils ont commises.