n°25 / Les lamentations de Jérémie. 4 :
1Aleph. Comment l’or est-il devenu obscur, et l’or fin a-t-il changé de couleur ? Comment les pierres du sanctuaire sont-elles semées aux coins de toutes les rues ?
2Beth. Comment les chers enfans de Sion, qui étaient estimés comme le meilleur or, sont-ils réputés comme des vases de terre, qui ne sont que l’ouvrage de la main d’un potier ?
3Guimel. Les monstres marins tendent les mamelles et allaitent leurs petits : mais la fille de mon peuple a affaire à des gens cruels comme les chouettes du désert.
4Daleth. La langue de celui qui tétait s’est attachée à son palais dans sa soif ; les petits enfans ont demandé du pain, et personne ne leur en a rompu.
5Hé. Ceux qui mangeaient des viandes délicates sont demeurés désolés par les rues, et ceux qui étaient nourris sur l’écarlate, sont entourés d’ordure ;
6Vau. Et la peine de l’iniquité de la fille de mon peuple est plus grande que la peine du péché de Sodome, qui rut renversée, comme en un moment, sans que les mains des hommes y contribuassent.
7Zajin. Ses hommes honorables étaient plus éclatants que la neige, plus blancs que le lait ; leur teint était plus vermeil que des pierres précieuses, et ils étaient polis comme un saphir.
8Heth. Leur visage est plus obscur que la noirceur ; on ne les reconnaît plus par les rues ; leur peau tient à leurs os, elle est devenue sèche comme du bois.
9Teth. Ceux qui ont été tués par l’épée, ont été plus heureux que ceux qui sont morts par la famine ; parce que ceux-ci ont été consumés peu à peu, étant péris par le défaut du revenu des champs.
10Iod. Les mains des femmes, naturellement pitoyables, ont fait cuire leurs enfans, qui leur ont servi de viande, dans la ruine de la fille de mon peuple.
11Caph. L’Eternel a satisfait son courroux, il a répandu l’ardeur de sa colère ; il a allumé dans Sion le feu qui a dévoré ses fondemens.
12Lamed. Les rois de la terre et tous les habitans du monde n’auraient jamais cru que l’adversaire et l’ennemi fût entré par les portes de Jérusalem.
13Mem. Cela est arrivé à cause des péchés de ses prophètes, et des iniquités de ses sacrificateurs, qui répandaient le sang des justes au milieu d’elle.
14Nun. Ils allaient çà et là par les rues, comme des aveugles, ils se souillaient dans le sang, en sorte qu’ils ne pouvaient s’empêcher de le toucher de leurs habits.
15Samech. On leur criait : Retirez-vous, cela est souillé, retirez-vous, retirez-vous, n’y touchez point. Ils se sont envolés, même ils ont couru cà et là. On a dit parmi les nations : Ils n’y demeureront plus.
16Pé. La force de l’Eternel les a écartés, il ne les regardera plus. Ils n’ont point eu de respect pour la face des sacrificateurs, ni de pitié des vieillards.
17Hajin. Et pour nous, nos yeux se sont consumés jusqu’ici après un vain secours ; nous avons regardé attentivement vers une nation qui ne pouvait pas nous délivrer.
18Tsadé. Ils ont épié nos pas, afin que nous ne marchassions point par nos places ; notre fin est arrivée, nos jours sont accomplis, même notre fin est venue.
19Koph. Nos persécuteurs ont été plus légers que les aigles des cieux ; ils nous ont poursuivis sur les montagnes ; ils ont mis des embûches contre nous dans le désert.
20Resch. Celui qui nous faisait respirer, l’oint de l’Eternel, a été pris dans leurs fosses ; celui duquel nous disions : Nous vivrons parmi les nations sous son ombre.
21Scin. Réjouis-toi et sois dans la joie, fille d’Edom, qui demeures dans le pays de Huts ; la coupe passera aussi vers toi ; tu en seras enivrée, et tu seras découverte.
22Thau. Fille de Sion, la peine de ton iniquité est accomplie ; le Seigneur ne te transportera plus, mais il visitera ton iniquité ; ô fille d’Edom ! il découvrira tes péchés.