Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.
n°46 / Ire Épître de saint Paul aux Corinthiens 7 :
Règles de conduite touchant le mariage, la viduité et la virginité. Chacun doit demeurer dans l’état où la foi l’a trouvé. Avantages de la virginité. Peines du mariage. Bonheur des veuves.
1Quant aux choses dont vous m’avez écrit, je vous dirai qu’il est avantageux à l’homme de ne toucher aucune femme.2Mais, pour éviter la fornication, que chaque homme vive avec sa femme, et chaque femme avec son mari.3Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et la femme ce qu’elle doit à son mari.4Le corps de la femme n’est point en sa puissance, mais en celle du mari ; de même le corps du mari n’est point en sa puissance, mais en celle de la femme.5Ne vous refusez point l’un à l’autre ce devoir, si ce n’est du consentement de l’un et de l’autre, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; et ensuite vivez ensemble comme auparavant, de peur que votre incontinence ne donne lieu à satan de vous tenter.6Or je dis cela par condescendance, non par commandement ;7Car je voudrais que vous fussiez tous comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, l’un d’une manière, et l’autre d’une autre.8Mais je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, qu’il leur est bon de rester en cet état, comme moi.9S’ils ne peuvent garder la continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler.10Quant à ceux qui sont mariés, ce n’est pas moi, mais le Seigneur qui commande que la femme ne se sépare point de son mari ;11Si elle s’en sépare, qu’elle demeure sans se marier, ou qu’elle se réconcilie avec son mari ; et que le mari de même ne quitte point sa femme.12Pour les autres, ce n’est pas le Seigneur, mais moi qui leur dis : Si un mari fidèle a une femme infidèle, et qu’elle consente à demeurer avec lui, qu’il ne la quitte point.13Et si une femme fidèle a un mari infidèle, et qu’il consente à demeurer avec elle, qu’elle ne se sépare point de son mari.14Car le mari infidèle est sanctifié par la femme fidèle ; et la femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle ; autrement vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.15Si l’infidèle se sépare, qu’on le laisse aller ; car, dans ce cas, notre frère ou notre sœur n’ont plus d’engagement ; mais Dieu nous a appelés à vivre en paix.16Car, que savez-vous, femme, si vous sauverez votre mari ? Et que savez-vous, mari, si vous sauverez votre femme ?17Cependant, que chacun se conduise selon ce qu’il a reçu du Seigneur, et l’état dans lequel Dieu l’a appelé ; et c’est ce que j’enseigne dans toutes les Églises.18Un homme circoncis est-il appelé à la foi, qu’il n’affecte point de paraître incirconcis. Un autre est-il appelé, n’étant point circoncis, qu’il ne se fasse point circoncire.19Ce n’est rien d’être circoncis, ou d’être incirconcis ; mais l’essentiel est d’observer les commandements de Dieu.20Que chacun demeure dans la vocation où il était quand Dieu l’a appelé.21Avez-vous été appelé à la foi étant esclave ? que cela ne vous inquiète pas ; mais plutôt faites-en un bon usage, quand même vous pourriez devenir libre.22Car celui qui, étant esclave, est appelé au service du Seigneur, devient affranchi du Seigneur ; de même celui qui est appelé étant libre, devient esclave de Jésus-Christ.23Vous avez été achetés à grand prix : ne vous rendez pas esclaves des hommes.24Que chacun, mes frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé.25Quant aux vierges, je n’ai point reçu de commandement du Seigneur ; mais voici le conseil que je donne, comme ayant obtenu du Seigneur la grâce d’être fidèle.26Je crois donc que cet état est avantageux, parce qu’à cause de la nécessité pressante, il est avantageux à l’homme d’être ainsi.27Êtes-vous lié à une femme ? ne cherchez point à vous délier. N’êtes-vous point lié ? ne cherchez point à vous marier.28Si vous épousez une femme, vous ne péchez pas ; et si une fille se marie, elle ne pèche pas non plus. Toutefois ces personnes auront les tribulations de la chair. Or je voudrais vous les épargner.29Voici donc, mes frères, ce que j’ai à vous dire : Le temps est court ; ainsi il faut que ceux mêmes qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas ;30Et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas ; ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas ; ceux qui achètent, comme ne possédant pas ;31Enfin, ceux qui usent de ce monde, comme n’en usant pas ; car la figure de ce monde passe.32Pour moi, je désire vous voir exempts de sollicitudes. Celui qui n’est point marié donne ses soins aux choses qui regardent le Seigneur, et aux moyens de plaire à Dieu.33Mais celui qui est marié donne ses soins aux choses qui regardent le monde, et aux moyens de plaire à sa femme, et il est partagé.34De même une femme qui n’est point mariée, et une vierge, pense aux choses qui regardent le Seigneur, pour être sainte de corps et d’esprit ; mais celle qui est mariée pense aux choses du monde et aux moyens de plaire à son mari.35Or je vous parle ainsi pour votre avantage, non pour vous tendre un piége, mais pour vous proposer une chose honorable et qui donne la facilité de prier le Seigneur sans empêchement.36Cependant, si quelqu’un tient à déshonneur de garder sa fille déjà plus qu’adulte, et qu’il juge nécessaire de la pourvoir, qu’il fasse ce qu’il voudra, il ne pèchera point si elle se marie.37Mais celui qui, sans nécessité, et étant pleinement maître de sa volonté, prend une ferme résolution dans son cœur, et juge en lui-même devoir conserver sa fille vierge, fait bien.38Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien ; mais celui qui ne la marie point fait encore mieux.39La femme est liée à la loi du mariage tant que son mari est vivant ; mais si son mari meurt, elle est libre ; qu’elle se marie avec qui elle voudra, pourvu que ce soit selon le Seigneur.40Cependant elle sera plus heureuse, si, selon mon conseil, elle demeure comme elle est. Or je pense que j’ai, moi aussi, l’Esprit de Dieu.