La parabole des talents

Mise à jour du 23 décembre 2022.
ALORS qu'il s'était assis au mont des Oliviers, ses disciples vinrent l'interroger sur son retour prochain ( Matthieu 24:3, 4-5 / Marc 13:3-4 ).

Parmi les nombreux signes et les explications qu'il donna ce jour-là, il raconta l'histoire d'un homme parti en voyage, qui confia ses biens à ses ouvriers ; souvent appelée de nos jours : La parabole des talents.

L'homme “Bonˮ de la parabole

Dans cette parabole, chacun va recevoir un nombre de talent(s) qui correspond à ses capacités ; chacun sera alors libre d'aller à son rythme et tous n'ont que pour seul intermédiaire ce maître de maison, représentant Jésus-Christ :

« Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : Seigneur, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m’as remis deux talents ; voici, j’en ai gagné deux autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné ; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné ; il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » — Matthieu 25:14-30, Traduction par Louis Segond, édition de 1910.

Cependant, nombreuses sont les traductions bibliques qui se confondent au verset 24 ; plusieurs traduisent « un homme dur », la TMN* « un homme exigeant », ou encore, la Bible de Jérusalem « un homme âpre au gain », etc. Face à de telles divergences de traductions, il peut s'avérer difficile de pouvoir se positionner ou d'entrevoir les qualités divines dans ce texte, qui de toute évidence, semble être mal traduit.

En outre, une chose semble néanmoins plus certaine, et l'ensemble des Évangiles et des traductions en témoignent, Jésus-Christ sur terre, fut un homme “Bonˮ. [Comparer les Bibles]

Mais puisque dans cette parabole, cet maître désigne Jésus-Christ, pourquoi de nombreux traducteurs, traduisent-ils alors cette expression par « dur », « exigeant » ou « âpre au grain » ?

À la recherhe de la “Bontéˮ divine

Encouragés par leurs dirigeants, certains adeptes voient désormais dans ce texte, une logique conditionnelle incontestable et finissent souvent par ne plus percevoir le caractère rude de la forme, ni les qualités divines censées entourer ce récit ; l'exploitation religieuse sous-jacente est alors en marche.

Le verset 25, est lui aussi tout aussi intéressant à comparer. À la différence de nombreuses autres traductions disponibles, la traduction par David Martin de 1744 est parmi les rares versions anciennes à ne pas utiliser le mot « peur » dans ce texte ou à ne pas l'associer directement à ce maître de maison ; et rend donc le verset comme ceci :

« C’est pourquoi craignant [de perdre ton talent], je suis allé le cacher dans la terre ; voici, tu as [ici] ce qui t’appartient. » — Matthieu 25:25 | [Comparer les Bibles].

Par ailleurs, si à titre de test, on changeait l'expression « dur », « exigeant » ou « âpre au gain » par l'adjectif « Bon », l'intégralité de cette parabole ainsi que cette phrase « qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné », retrouvent alors curieusement, tous leurs sens véritables ! De plus, l'ensemble de ce texte s'accorderait à nouveau avec ce passage si précieux :

« Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient point de vous, c’est le don de Dieu. Non point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » — Éphésiens 2:8-9.

— Ainsi, la confiance rétablie dans son amour et en sa bonté, l'exigence de productivité religieuse semble finalement démasquée ( I. Jean 5:3 )... L'amour et l'attachement au Père, peuvent à nouveau librement s'épanouir, plus sereinement. Et le nom du Père est également et à nouveau loué par le nom de son fils Jésus-Christ, ses belles œuvres et les qualités magnifiques qu'il représente ( I. Corinthiens 3:11 ) : le modèle de “Bontéˮ par excellence, à imiter !

Et toi, penses-tu aussi que ce maître de maison représentant le Seigneur Jésus-Christ, soit quelqu'un de dur, d'exigeant ou d'âpre au gain ?


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* TMN : Traduction du monde nouveau. Le terme « exigeant » est utilisé depuis la première parution française des Écritures grecques chrétiennes, imprimée par la société Watchtower en 1963.



Commentaires (3)
Le 21 décembre 2024, 15:42
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Le 14 novembre 2021 à 20:49.
Pourquoi celui qui ne rapporte pas de bénéfice est chassé. Et pourquoi jésus dirait... Celui qui n a rien n aura rien.... Parfois j y perd mon Latin...
J ai foi en un dieu d amour et j ai difficile d imaginer les massacres, dont on parle dans les écrits. Dur aussi de savoir que des personnes aimantes, gentilles seront detruites pour avoir eu une relation désapprouvées.c est très dur... J aime toute la création, cette beauté. Je hais la cruauté, mais je n ai pas l espoir de vivre dans un monde parfait... Je suis bien trop loin de ce qu il faut faire. Malgré tout je prie... Pour que tout s arrête, que le bien règne enfin...
Le 25 novembre 2021 à 16:37.
Nous avons la valeur que Dieu nous accorde ( Jean 15:26 ).

Dans cette parabole, il ne faut pas fixer son esprit sur la productivité, mais sur la considération que ces serviteurs portent à leur maître de maison.
Ce dernier qui n'a pourtant qu'un seul talent, respecte son maître, mais il semble parfaitement savoir aussi, qu'il est “Bonˮ. Les deux autres le savent aussi, mais semblent plutôt témoigner avec joie, leurs reconnaissances.

La morale de cette parabole, est dans l'amour du Maître : Jésus a donné sa vie pour des humains bien imparfaits ( Luc 7:47 ). [Comparer les Bibles]

Porte-toi bien.

Ps : Pour le reste, je suis un peu comme toi, je reste dubitatif devant certains récits violents et barbares, qui en imputent en plus à Dieu la responsabilité : http://www.veillez.org/sujets-bibliques/la-violence-dans-la-bible-dieu-a-dit-dieu-a-fait/.
Le 6 janvier 2023 à 20:04.
Bonjour. Personnellement je vois dans cette parabole des hommes à qui le maître a confié une responsabilité adaptée à leur capacité. Chacun l'assumant à la hauteur des attentes du maître. C'est pourquoi aucun d'eux ne rapporte plus que le double équivalent de ce qui lui a été confié. 5 + 5 pour le 1er. 2 + 2 pour le second. Le 3e n'assumant pas sa responsabilité n'obtient rien et se voir même retiré ce qu'il a . Car il montre qu'il n'aime pas son maître en disant faussement que celui est " dur ". En résumé si on met de côté cette histoire d'argent, le maître n'attendait de ses serviteurs que l'accomplissement de leurs responsabilités. Les paresseux et/ ou méprisants n'étant pas récompensés mais se voyant ôté leur esprit d'adoption. Cela concernant les " oints " futurs rois du royaume des cieux ( Hébreux 6 : 4 à 6 ) dont les apôtres.