Puis s’étant assis sur la montagne des oliviers, ses Disciples vinrent à lui en particulier, et lui dirent : Dis-nous quand ces choses arriveront, et quel sera le signe de ton avènement, et de la fin du monde.
Traduction par David Martin, édition de 1744.
Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens.
Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Et comme il était assis sur le mont des Oliviers, vis-à-vis du temple, Pierre, Jacques, Jean et André lui firent cette question à part, et lui dirent : Dis-nous quand ces choses arriveront, et par quel signe on connaîtra que toutes ces choses devront s’accomplir.
Traduction revue par J. F. Ostervald, édition de 1823.
Parmi les nombreux signes et les explications qu'il donna ce jour-là, il raconta l'histoire d'un homme parti en voyage, qui confia ses biens à ses ouvriers ; souvent appelée de nos jours : La parabole des talents.
L'homme “Bonˮ de la parabole
Dans cette parabole, chacun va recevoir un nombre de talent(s) qui correspond à ses capacités ; chacun sera alors libre d'aller à son rythme et tous n'ont que pour seul intermédiaire ce maître de maison, représentant Jésus-Christ :
« Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : Seigneur, tu m’as remis cinq talents ; voici, j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m’as remis deux talents ; voici, j’en ai gagné deux autres. Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné ; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné ; il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » — Matthieu 25:14-30, Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Cependant, nombreuses sont les traductions bibliques qui se confondent au verset 24 ; plusieurs traduisent « un homme dur », la TMN* « un homme exigeant », ou encore, la Bible de Jérusalem « un homme âpre au gain », etc. Face à de telles divergences de traductions, il peut s'avérer difficile de pouvoir se positionner ou d'entrevoir les qualités divines dans ce texte, qui de toute évidence, semble être mal traduit.
En outre, une chose semble néanmoins plus certaine, et l'ensemble des Évangiles et des traductions en témoignent, Jésus-Christ sur terre, fut un homme “Bonˮ. [Comparer les Bibles]
Mais puisque dans cette parabole, cet maître désigne Jésus-Christ, pourquoi de nombreux traducteurs, traduisent-ils alors cette expression par « dur », « exigeant » ou « âpre au grain » ?
À la recherhe de la “Bontéˮ divine
Encouragés par leurs dirigeants, certains adeptes voient désormais dans ce texte, une logique conditionnelle incontestable et finissent souvent par ne plus percevoir le caractère rude de la forme, ni les qualités divines censées entourer ce récit ; l'exploitation religieuse sous-jacente est alors en marche.
Le verset 25, est lui aussi tout aussi intéressant à comparer. À la différence de nombreuses autres traductions disponibles, la traduction par David Martin de 1744 est parmi les rares versions anciennes à ne pas utiliser le mot « peur » dans ce texte ou à ne pas l'associer directement à ce maître de maison ; et rend donc le verset comme ceci :
« C’est pourquoi craignant [de perdre ton talent], je suis allé le cacher dans la terre ; voici, tu as [ici] ce qui t’appartient. » — Matthieu 25:25 | [Comparer les Bibles].
C’est pourquoi craignant [de perdre ton talent], je suis allé le cacher dans la terre ; voici, tu as [ici] ce qui t’appartient.
Traduction par David Martin, édition de 1744.
Par ailleurs, si à titre de test, on changeait l'expression « dur », « exigeant » ou « âpre au gain » par l'adjectif « Bon », l'intégralité de cette parabole ainsi que cette phrase « qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné », retrouvent alors curieusement, tous leurs sens véritables ! De plus, l'ensemble de ce texte s'accorderait à nouveau avec ce passage si précieux :
« Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient point de vous, c’est le don de Dieu. Non point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » — Éphésiens 2:8-9.
Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient point de vous, c’est le don de Dieu. Non point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.
Traduction par David Martin, édition de 1744.
Car c’est en ceci que consiste [notre] amour pour Dieu ; que nous gardions ses commandements ; et ses commandements ne sont point pénibles.
Traduction par David Martin, édition de 1744.
Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé ; et ce fondement, c’est Jésus-Christ.
Traduction par L. I. Lemaistre de Saci, édition de 1855.
Et toi, penses-tu aussi que ce maître de maison représentant le Seigneur Jésus-Christ, soit quelqu'un de dur, d'exigeant ou d'âpre au gain ?
* TMN : Traduction du monde nouveau. Le terme « exigeant » est utilisé depuis la première parution française des Écritures grecques chrétiennes, imprimée par la société Watchtower en 1963.